Paris Turf 29.07.2018 / À 29 ans, Anastasia Wattel a sauté le pas en début de saison et marche désormais sur les traces de son père, Stéphane. Installée à ses côtés à Deauville, elle aborde “son” meeting avec enthousiasme.

• Vous êtes désormais entraîneur comme votre père. C'était un rêve de petite fille ?
Pratiquement. J'ai toujours voulu être entraîneur. Mes parents ont d'abord souhaité que je fasse des études et j'ai donc obtenu un master de communication et de marketing. Je pense qu'ils ne me voyaient pas faire un métier aussi difficile, surtout en étant une femme. Mais, finalement, je suis quand même parvenue à mes fins et à faire ce que je souhaitais.
• Racontez-nous votre parcours avant votre installation.
J'ai fait mes premiers stages au Haras du Quesnay, puis je suis passée chez Freddy Head. Ensuite, j'ai voyagé un peu à l'étranger. De retour en France, je suis restée cinq ans chez David Smaga. J'ai obtenu ma licence d'entraîneur en 2017 et je me suis installée à mon compte un an après.
• Pourquoi avoir attendu un an avant de vous lancer ?
Je voulais m'installer avec un vrai projet et des bases solides. J'ai donc pris un an pour constituer une écurie de groupe, finaliser mon projet administrativement, trouver des clients, acquérir des chevaux.
• Être “fille de”, c'est un avantage ?
Oui, ça aide énormément. Les propriétaires m'ont connue comme assistante chez mon père et plusieurs ont voulu me donner un coup de main. Après, cela ne fait pas tout. Il faut que je fasse mes preuves car je ne vois pas pourquoi ils auraient envie d'investir chez moi plutôt que chez mon père qui n'a plus rien à prouver. Et comme c'est compliqué, quand on s'installe, de demander une pension complète à des propriétaires, sachant que je n'ai pas encore fait mes preuves, j'ai voulu créer une écurie de groupe (N.D.L.R. : écurie Happy Few). C'est un bon moyen pour certains d'accéder au propriétariat.
• Vous entraînez au côté de votre père à Deauville ?
Oui, il m'a laissé quelques boxes. J'ai la chance de travailler très proche de lui, donc c'est plus facile pour mes chevaux. Je glisse mes pensionnaires dans ces lots et j'utilise aussi ses jockeys Théo Bachelot et Morgan Delalande. C'est très pratique car je suis seule pour le moment. Mais l'avantage, c'est que j'ai le temps de m'occuper de mes chevaux et de faire un programme à la carte. Pour les trois vieux chevaux que j'ai, cela leur convient parfaitement. J'ai tous les avantages et aucun inconvénient.
• Deauville démarre aujourd'hui. Cela doit être un moment particulier pour vous ?
C'est clair. J'ai fait le meeting chez plusieurs entraîneurs différents, donc c'est sympa de le faire à mon compte. Mes trois chevaux devraient y courir. À Deauville, il y a toujours une ambiance festive et compétitive et puis c'est une saveur différente de gagner chez soi.